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Pouvoirs et politisation : Hédé et son canton
( 1785 — An II)


ANNEXE 14


    Lettre de Mr de Couesbouc au directoire du district de Rennes
    (16 août 1791).(L 390)



    « […] Vu les quittances de payements ont été fournis que n’ait on davantage. C’est de l’argent, il faut pour lors estre en droit de le demender : il faut qu’il soit dut. J’ay vut qu’il faloit avoir acquis domicille dans un endroit, pour que l’on fut assujetti à l’imposition à la capitation. Il est de fait qu’il faut aux moins 3 mois : qui passe quelques jours n’est pas 3 mois. Je suis obligé de voiager pour mes affaires, dans plusieurs partie du roiaume, que les affaires me retiendrois 3 à 4 jours : il faudrait donc payer capitation et le devis supletifs et autres. Vous me dirés que j’ay un loyer [loger ?], vous avés raison, je le l’ay pour avoir été obligé de sauver quelqu’effets du naufrage : j’étois menassé d’estre bruslé, ce que l’on a pas fait, ayant vut qu’il n’y avoit plus que les murs. On c’est jusqu’à ce moment satisfait de piller le peu de provisions qu’ils ont trouvés, et pille et ravage le bois et la terre : ce qui autorisent ce désordre, la munissipalité de Hédé est arrivé prendre le peu d’armes que je pouvois avoir, ce qui m’expose au brigandage que ne cesse d’éprouver tous les jours, jusqu’au bestes féroces ce mettent de la partie, ayent menjés les bestiaux et dévoré toute partie. Et vous me demendés MM un suplément dont vous m’avés imposé, et moi je vous demende de m’aider, quelqu’un dont le bien est en proye et diminué par les non jouissances actuelles, et l’autre partie en proye au brigandage, ne peut estre à lieu d’y satisfaire. Quoi qu’on en valusses continuellement le peu de bien que je puisse avoir, on se s’en tient pas là : dimanche dernié du présent, venant de la messe remplir mes devoirs de religion, des particuliers me dénoncèrent et m’insultèrent, je donnai seulement un coup de canne à celui qui m’insulta, il me riposta un coup de pied, en me disant qu’il mettroit ces bestes dans ma prairie, ce qu’il fit, quelques temps après que je m’y rendes pour voir s’il avoit efectué son projet. Ce qu’il avoit executé, ayent casé [sic] les barrières, mis ces bestiaux et les gardoit lui-même : je le fis décamper en me disant beaucoup de sotises. Comme je le faisois sortir de la prairie, ils vient des vois de gens embusqué qui lui disoient Fou lui donner des coups de trique : ils leur répondit que j’avois un fusil. Je leurs répondit qu’ils vainsent faire leur commision. Grâce à la munissipalité de Hédé qui m’avoient laissé un fusil qui ratoit 14 fois pour tirer la 15ème, sans cela leurs projet étoit de m’asommer, ils finirent par me dire que je n’étois pas quitte, qu’ils me trouveraient fois ou autres.
    Ces dispositions Mesieurs, je vous avoue sont embarassantes, trouble toute ma tranquilité si nécessaires à l’umanité. J’ai dressé ma plainte que j’ay envoié au juge de paix : il m’a fait une réponces asé singulières, disant qu’il falois justifier mes droits. Sur cette plainte, aussi qu’à ma position : je croi que quand on procède depuis des siècles que la preuve est évidente, et sur tout au vis à vis de gens sans aveu sans pocessions, aujourd’huy dans un endroit, demain dans un autres, qui pille et s’en vont ailleurs.
    La lettre du juge de paix Mesieurs, m’est aussi peu satisfaisantes que votre demende : j’oses vous présenter que l’unne et l’autre sont dénuée de toutes justices. Dans la ville qu’un pied à terre que les malheureuses circonstances m’a forcé de prendre, dans lequel je n’ai jamais fait que coucher quelques nuits, n’y prenant même pas mes repas, voiés Mesieurs si cette position me met dans le cas à cet égard d’estre sous votre resorts. Quand à la campagne, je ne puis y estre imposé fortement, n’ayent qu’une domestique par ailleurs des ouvriers qui font le peu de labeur que je puis avoir.
    Sur ces imposé, je ne craint point aucune perquisitions, j’attends tout de votre justice et vous prie de me croire. J’oubliais de vous dire Mesieurs que cet homme mensionné dans la présente a été faire la plainte au juge de paix […] quoique son raport fut tissu de mensonge et de fausseté. Cette mercuriale n’en impose pas et ne rend pas justices à qu’il est due, je la réclame auprès de vous, je me flatte que vous voudrez bien y avoir égard. Vous vairés au pied de la présentes, l’attestation que le lieu de Couesbouc est ma demeure et que je n’ay jamais habitté la ville que par les circonstances si dessus et réside toujours à la campagne comme vous le voiés par le sertificat des munissipaux de la paroisse.
    Et ceus en attendant de votre justice, Mesieurs, votre très humble serviteur, Dubouays de Couesbouc, à Rennes le 16ème Aoust 1791
    ».