Pourquoi ma rue s'appelle-t-elle ...

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Les grandes et petites voies romaines, si nombreuses qu'elles fussent, ne l'étaient point encore assez et les Gaulois établirent pour y suppléer des chemins moins soignés mais qui, sans s'astreindre à chercher toujours la ligne droite, s'attachaient, au contraire, à passer à travers le plus grand nombre de villas possibles pour les desservir.

C'est un de ces chemins croyons-nous, qui traversait Hédé, mettant en communication les établissements situés en Québriac, Tinténiac, Bazouges et Guipel etc ... entre eux, et avec les grandes lignes de Corseul et d'Alauna auxquels il allait se rattacher.

D'une largeur variant actuellement de deux à six mètres, presque ininterrompu dans tout son parcours, il se détache de la voie de Corseul à la Plesse en la Chapelle-Chaussée, un peu au Nord du Châtellier, coupe la route de Rennes à Dinan et, restant toujours sur les hauteurs, se dirige vers l'Est par les villages de Chantelou, la Touche, Clairville, la Ville Johier tout près de Montmuran, la Landelle, la Salle, la Chaise, Launay en Saint symphorien, descend dans la vallée où cours le ruisseau de l'étang de Hédé, le passe à gué au point ou se trouve la chaussée du Moulin de l'Étang-Breil marin, remonte le coteau, entre à Hédé, traverse la rue pour prendre
le chemin Oren - Auren, Oren, Orain ou Horain, de quelque façon que s'écrive ce mot, nous avons cru longtemps qu'il venait d'Orée - parce que le chemin était en effet à l'orée de Hédé dont il longeait entièrement un côté, mais nous ne le trouvons pas dans ce sens au dictionnaire de l'ancienne langue française de Godefroy, qui donne, au contraire, un autre dérivé à Orée.
En outre nous rencontrons ce qualificatif, non plus seulement à Hédé et attaché à un chemin, mais en beaucoup d'autres lieux et dans beaucoup d'autres circonstances, ainsi la Grande-Planche Orain en Langouët, la Fontaine Orain, et dans les Côtes du Nord, la Fontaine Orain en Plouguenant, la Ville Orain en Henanhébien, le Pré Auren à Trégueux près Saint Brieux, et de nombreuses fontaines sous ce vocable. Nous sommes donc portés à croire, que ce nom est un nom propre, d'autant que nous trouvons dans le Cartulaire de Redon " Oriale matrone et Oren filia " mais nous ne savons s'il est applicable à un saint qui serait patron des fontaines. - qui longe la ville et conduit à la Motte où s'élevait le château, puis arrivé presque à l'extrémité de Hédé, le quitte à cent mètres de la Motte, tourne vers l'Est et sous le nom de
Chemin-Vert ( Chemin-Vert, Rent-Glas en breton, nom désignant souvent des restes de voies romaines où passant près d'habitations romaines.), continue en passant par la Ville-Allée, la Grande-Planche, la Pierre d' Hohier, la Cour Huet, la Grande-Haie, le Meslier, le Bas-Domaine, touche l'étang du Chesnay, en Guipel, ( sans doute sous ce " lucus uribus piscinusvolde apius, in vero qui dicitur Guippetel " que en l'an 1040, Alain, Conte de Rennes, donne aux religieuses de l'abbaye de Saint-Georges en échange de la moitié de l'Église de Chavagne qu'elles avaient reçues de sa mère ), la Cavalière, la Ville Mouet, la Villeneuve, les Landelles, passe la rivière au Tertre-d'Ille, retrouve le Domaine, le Placis, et arrive à Aubigné où nous le laisserons.

Ainsi il est constant qu'à l'époque gallo-romaine, le pays de Hédé fut peuplé et prospère.

d'après Alfred ANNE-DUPORTAL dans "Les origines"



— Remeciements à Mr Laurent SALARD pour sa contribution photographique.
— Toutes vos photos sont les bienvenues, pour illustrer ce document.

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