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Pouvoirs et politisation : Hédé et son canton
( 1785 An II)
Délibération de la communauté de Hédé
du 8 septembre 1788.(EDA Hédé art.107).
« [ Demande est faite au roi quà la prochaine réunion des Etats généraux] il soit accordé au peuple une instance proportionné à son intérêt [car cest] sur le peuple, comme sur sa base, que repose la monarchie. Cependant, on le dédaigne, il semble quon le traite avec autant dingratitude que dinjustice. En effet, cest lui qui alimente les 2 premiers ordres de lEtat. Toutes leurs jouissances sont le fruit de ses travaux, de la sueur de ses privations : quen recueille-t-il ?
Les rigueurs de la loy, les fatigues de la guerre, les corvées de la paix, le poids des imposés, il porte tout, ou presque tout.
Mais si limpôt doit être payé par ceux qui en profitent davantage ; mais sil doit principalement porter sur le superflu ; mais si celuy qui na que le nécessaire ne doit rien, que peut-on demander au peuple ? On le regarde comme fait pour le joug, on veut quil soit vil, on le méprise. Mais si la véritable gloire est destre utile, pourquoy un injuste orgueil le condamne-t-il à la bassesse ? Pourquoy par une suitte de cette même injustice accorde-t-on, pourquoy conserve-t-on un genre de privilège que lintérêt flétrit et qui retombe sur le peuple en augmentant le poids de ses charges ? Pourquoy ? Pourquoy ?
Cest quil na jamais été ny suffisament représenté ny suffisament deffendu.
Pénétrés de ces motifs de justice et dhumanité, la communauté de Hédé supplie son Roy dont la sensiblité est connue, dont la bonté du cur sest tant de fois manifestée, dont les malheureux sont les enfants, dordonner quà la prochaine tenue des Etats Généraux 1° Les voies se compteront par teste, 2° quil ne sera admis pour représentant du tiers que des gens pris dans lordre du tiers, 3° quil en sera appelé en assez grand nombre pour balancer les suffrages des 2 autres ordres réunis et ont les échevins signés après lecture [
] ».
[ suit 12 signatures]
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