DECOUVERTE PAR TEMPS DE PLUIE ...

Celle ou celui qui aura lu dans les pages voisines, " la restitution du château " décrit par Alfred ANNE-DUPORTAL en 1897 saura que l'emplacement du puits, condition nécessaire et vitale pour décider de la construction du château à son emplacement actuel, n'a jamais été retrouvé.

Il est vrai qu'on peut se demander pourquoi, sans cette obligation d'avoir une source d'approvisionnement en eau potable sûre et protégée, "le donjon" ne fut pas construit plus en avant, vers la pointe de l'éperon rocheux. Cette position plus avancée, aurait surtout permis une meilleure surveillance et aussi une défense plus facile sur le côté Est, qui nécessitait la protection d'un fossé.

La recherche d'une source d'approvisionnement en eau fiable, semble donc avoir fortement influencé la position de cette tour quadrangulaire.
Alfred Anne-Duportal dans son récit, l'envisageait à l'intérieur de la tour, ce qui était juste, mais les circonstances de son époque ne lui permirent pas de le découvrir.

Le récit que je vais vous faire viens de mon expérience personnelle et se situe vers le milieu des années 1970.
Une période de vacances scolaires de printemps, je me trouvais à jouer au basket-ball, au château avec Yvan Maudet, sur le terrain aménagé dans la partie la plus haute, de la grande enceinte.
Nous étions tous les deux, à lancer ce ballon dans les paniers, pour passer le temps. Il commençait à pleuvoir, quand le ballon lancé un peu trop fortement s'échappa par la porte d'entrée d'origine du donjon, et se retrouva au milieu des murs de la tour. Nous allions pour rechercher le ballon, mais comme la pluie se mit à tomber plus fort, nous nous abritâmes tous les deux, sous la grande baie du mur Est.
Nous nous mîmes à discuter avec l'espoir que cette pluie cesse.
Je remarquais alors, sans y porter réelle attention, une grande flaque d'eau qui se formait avec la pluie, au milieu du donjon, peu loin de l'unique mur de refend qui était encore debout.
Quelques minutes après que la pluie eût cessé, je m'étonnais , de voir que cette grande flaque d'eau venait de disparaitre aussi brusquement. On pouvait alors remarquer, à son emplacement, une petite dépression un peu boueuse dans le sol.

A Hédé, il y a toujours eu des rumeurs sur un souterrain, qui devrait rejoindre la forteresse de Montmuran. Ce fût là, pour nous qui avions l'imagination très fertile, l'occasion de l'associer à la disparition de l'eau de pluie.
Qui plus est, cela se déroulait devant la poterne de sortie, à double sas qui donnait sur le versant sud. Nous venions de la redégager quelques temps auparavant.

L'idée d'aller rechercher les pelles et pioches pour fouiller le sol de l'intérieur de la tour fut rapidement décidée.

Je n'ai pas souvenir après avoir lancé cette idéé de fouiller l'endroit, d'avoir participé activement à ces fouilles; il me semble qu'Yvan Maudet, plus jeune que moi, fut rejoint rapidement par d'autres jeunes de son âge, pour creuser à cet endroit.
En repassant au château, quelques jours après, quelle ne fut pas ma surprise en voyant le résultat de leurs fouilles!

Après plus de 370 ans sous terre, le puits était là, à l'air libre, avec sa margelle en bon état. Petit miracle après le démantèlement effectué à la mine, par les soldats de Bécherel. En 1598, ce sont des centaines de tonnes de pierres qui étaient tombées dans l'enceinte de la tour !
De grosse pierres de taille se trouvaient enchevêtrées à l'intérieur du puits. Elles formaient un blocage massif,difficile à supprimer, et surtout d'une hauteur inconnue. L'idée d'installer une chèvre en bois, nous vînt rapidement à l'esprit, tout comme l'idée de descendre au fond du puits, voir si des éléments archéologiques s'y trouvaient. Mais pour cela, il fallait trouver les éléments pour mettre en œuvre un engin de levage.

La municipalité dirigée à cette époque par Me Barenton, ayant été informée de nos projets, nous empêcha alors, pour des raisons de réelle sécurité, de continuer à fouiller le site.
Le festival de danse de la Compagnie Libault-Estier se déroulait au mois d'août suivant, et le risque d'effondrement des pierres bloquées dans le puits, amenèrent la mairie à faire reboucher nos fouilles très rapidement.
Un engin de chantier fut alors dépêché pour reboucher et niveler le sol de la tour.
( Espèrons qu'il n'ait pas trop démantelé cette margelle qui était bien conservée !).

Voilà, tout était redevenu comme avant, le festival eût lieu, l'herbe repoussa très vite, et il ne nous reste que le souvenir de cette histoire à vous raconter ici.
Mon seul regret, à la suite de cette découverte, est de ne pas avoir rapidement pris des photos de ces fouilles.

J'espère, qu'un jour viendra où, des fouilles archéologiques sérieuses seront effectuées dans ce lieu chargé d'histoire, fouilles qui devraient permettre d'apporter les éléments de réponse à nombreuses questions qui restent toujours en suspens.

Patrice BONJOUR - Juillet 2001.

NOTA : Une autre source d'approvisionnement en eau assez proche existe, mais elle ne pouvait être défendue. Elle se trouve dans l'ecarpement Nord du château, à côté de la rigole d'alimentation en eau du canal ...

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